Dans son édition du mercredi 25 novembre 1998, "Le Canard enchaîné", sous la plume de Nicolas Beau, consacre un article à l' émission de France 2, "Lignes de vie", diffusée le 22 novembre 1998 qui met en scène, entre autres, Oliver Bauer. Comme on pourra le constater, un des points fontamentaux, toujours repris par ALAS, c'est-à-dire l'ambiguité de la prestation de certains psychiatres appuyant l'accusation y est bien mise en évidence. Et on sait combien la parole de ces "psychiatres-témoins " a pesé au cours de ce lamentable procès, au détriment de l'examen détaillé de la réalité des faits allégués par la supposée victime.
Mélange des genres.
Dimanche soir, l'émission " Lignes de vie " (" Blessures d'enfance "), consacrait sur France2 un documentaire à la pédophilie. Sur la base de quatre témoignages de victimes d'agressions sexuelles, tous aujourd'hui d'âge adulte. Et avec la voix de Carole Bouquet. Louable intention. L'un des deux coauteurs de l'émission, Claude Aiguesvives, est psychiatre, et qui plus est spécialiste de la pédophilie. Dans une vie pas très antérieure, ce praticien fut même le chef de l'unité de l'hôpital de Nîmes où un des protagonistes de l'émission, Oliver, avait été pris en charge. Aidant ce garçon à déposer plainte, le psychiatre a aussi témoigné longuement au procès qui a suivi. Au nom de la partie civile. Le seul problème est que cette grave affaire est encore sur le terrain judiciaire. Un recours en cassation a été en effet déposé par l'ex beau-père d'Oliver, Antoine Soriano, qui a été condamné à 10 ans de prison pour des faits qu'il continue à nier. Ce que les réalisateurs n'ont accepté de rappeler, au début de l'émission, qu'après de multiples interventions du comité de soutien qui s'est constitué en faveur de Soriano, et sans préciser que le psychiatre était à la fois juge et partie.
Dans cette émission entièrement à charge, les témoignages des victimes sont entrecoupés par des " confessions " de détenus qui, dans le cadre d'affaires tout à fait différentes, avouent leurs crimes et s'assument comme pédophiles. Autant de récits-chocs qui naturellement crédibilisent l'accusation : " Je suis sorti de mon rôle de thérapeute pour être militant ", reconnaît la psychiatre-témoin-réalisateur interrogé par " Le Canard ".
Dans cette émission à prétention pédagogique et sur un sujet aussi sensible, c'est un peu fâcheux.
-------------------------------- N.Be. ( Nicolas Beau )---------------------------------
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